Février 2013. Cela faisait alors environ un an et demi que nous travaillions sur les travaux de Rav David Fohrman afin de les proposer au public francophone. Il était important pour nous de le rencontrer enfin en « vrai », de voir comment il vit, quel type d’homme c’est, où il étudie, comment il étudie etc. Nous n’avons pas été déçus. Je vais vous le décrire en quelques mots (tel que nous l’avons perçu, ma femme et moi) :
Rav Fohrman est une personne simple, dans le bon sens du terme. Il est généreux. Il nous a hébergés pendant la semaine où nous étions à New York. Il nous a consacré beaucoup de son temps précieux,
pour nous montrer comment il travaille, pour nous présenter l’équipe qui travaille pour son projet éducatif[1] et plein d’autres choses. J’ai pu assister à tous ses cours durant cette semaine et à chaque fois on en a débriefé ensemble. Parce que c’est quelqu’un qui écoute, il est attentif aux suggestions, aux critiques. Il m’a pris partout avec lui, il me présentait à tout le monde et tout le monde disait « Waw ! Fantastic ! »[2]…
pour nous montrer comment il travaille, pour nous présenter l’équipe qui travaille pour son projet éducatif[1] et plein d’autres choses. J’ai pu assister à tous ses cours durant cette semaine et à chaque fois on en a débriefé ensemble. Parce que c’est quelqu’un qui écoute, il est attentif aux suggestions, aux critiques. Il m’a pris partout avec lui, il me présentait à tout le monde et tout le monde disait « Waw ! Fantastic ! »[2]…
Rav Fohrman est captivant. Même lorsqu’il raconte une blague, on est pendu à ses lèvres. Mais ça, c’est vrai aussi lors de ses cours ! J’espère que j’arrive à faire transparaître ça dans les traductions du blog…
Rav Fohrman ne dirige pas vraiment de communauté. Ce n’est pas dans son tempérament, je crois. Nous avons pu nous rendre compte, à plusieurs reprises, qu’il est bien plus suggestif qu’injectif. Avec ses talents d’orateur, il pourrait haranguer les foules, mais il ne le fait pas. Un exemple qui me vient à l’esprit et qui, je crois, est significatif est le suivant : Nous étions au restaurant et son fils de 4 ans ne buvait pas son jus. Rav Fohrman dit alors à son fils « Ton jus a l’air tellement bon. Est-ce qu’il est aussi bon qu’il en a l’air ? ».
Rav Fohrman a toujours un Tanakh de poche sur lui. Il est annoté, griffonné, les mots sont entourés etc. Et il a aussi toujours un iPad sur lui – ça lui permet de faire des recherches dans le Tanakh quand le besoin se fait sentir. Il a créé, je crois, un engouement pour le Tanakh dans son quartier. Les gens l’approchent, dans la rue, à la synagogue, en lui montrant leurs questions, étonnements, réflexions sur nos textes sacrés. Il donne un shiour tous les shabbat matin – d’une durée d’une heure environ après moussaf ; il y a environ cinquante personnes tous les shabbat matins à ce shiour, des inconditionnels. C’est là qu’il propose ses idées pour la première fois.
Rav Fohrman est un peu « tête en l’air ». Il nous faisait penser à un savant fou ou à un chercheur qui a toujours la tête dans ses recherches. Ce qui faisait que, par exemple, lorsqu’on chantait les zmirot à table le shabbat, il nous faisait part de ses réflexions sur les mots/expressions/versets employés dans la zmira que nous venions de chanter. « Comment se fait-il que cette zmira qui est censée être joyeuse emprunte ses mots de tel passage triste du Tanakh ? » . En fait, je crois que sa vie, c’est le Tanakh. Combien de fois nous a-t-il approché, son Tanakh à la main, en nous montrant l’état de ses recherches sur différents sujets…
Un truc étonnant. Je lui ai demandé si, lorsqu’il étudiait la Guemara, il avait les mêmes réflexes ou mêmes méthodologies que lorsqu’il étudiait le Tanakh. Vous vous doutez bien de la réponse, mais je vous avoue avoir été surpris. En effet, il m’a raconté que lorsqu’il était ba’hour yéshiva, il avait étudié un perek nommé ’hezkat habatim, il l’a réétudié plus tard lorsqu’il était au Kollel avec sa ’havrouta. Et là, il a eu l’idée suivante : il a demandé à sa ’havrouta s’il était d’accord de lire tout le perek en békioute, puis une deuxième fois en békioute, puis une troisième etc. au moins 6 ou 7 fois. Et là, il a commencé à voir apparaître des structures dans le texte de la guemara. Les mêmes structures se répétaient. Il m’a dit qu’il connaissait, à la suite de cette étude toute la chakla vétaria du perek entier – et cette connaissance il l’a encore quasiment aujourd’hui…
Bon, je m’arrête là dans la description de ma perception de l’homme. Dans les prochains articles, j’attaquerai les questions que je lui ai posées ; vous apprendrez plein de choses sur son parcours, sur sa méthodologie, sur ses livres (et les prochains aussi – attention j’ai des scoops !), sur ses cours etc.
A la prochaine !
[1] Aleph Beta. Voir www.alephbeta.org. Il s’agit de programmes éducatifs pour le lycée ou pour des adultes qui souhaitent apprendre seuls ou en groupe. Il est à base de courtes vidéos/présentations et accompagné de manuels des professeurs etc.
[2] J’ai aussi d’ailleurs pu me rendre compte avec quelle facilité les américains s’enthousiasment…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire